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Témoignages et exemples

Ecrire la biographie de ses grands-parents : l’expérience de Laetitia

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Écrire un livre quand on a un travail et une vie de famille, c’est possible !

Lætitia s’est investie dans ce défi… et a reçu quelques mois plus tard les exemplaires de son ouvrage.

Touchée par l’histoire de ses grands-parents, cette scientifique a retracé le parcours d’André et Margot depuis leur naissance jusqu’à leur disparition, au début des années 2000.

Cette biographie est aussi l’occasion de revisiter quelques événements majeurs du XXsiècle dans le nord de la France. À commencer par les deux guerres mondiales…

Lætitia nous raconte l’écriture de ce livre familial, entre détermination et tâtonnements…

 

Comment est venue l’envie d’écrire votre histoire familiale ?

Lætitia : Tout a commencé un jour où je m’ennuyais au bureau ! Mes collègues étaient sortis déjeuner et je me suis retrouvée seule avec une salade devant l’ordinateur…

Je ne saurai jamais pourquoi, ce jour-là, j’ai tapé le nom de mon grand-père dans un moteur de recherche. Je suis alors tombée sur le travail d’un généalogiste amateur, l’un de mes lointains cousins, que je ne connaissais pas.

Dès lors, j’ai mis le doigt dans l’engrenage en commençant à questionner ma famille et en faisant des recherches.

 

Après avoir eu l’idée d’écrire ce livre, combien de temps avez-vous mis pour vous lancer ?

Pendant cinq ans, j’ai rassemblé des informations et des documents confiés par des membres de la famille. Parfois de vrais trésors venus du passé !

Après quelque temps, j’ai compris qu’il me fallait trouver le moyen de leur restituer ces souvenirs sous une forme organisée.

J’ai commencé par une présentation Powerpoint, très incomplète. Petit à petit, l’idée du livre s’est imposée.

Il m’a fallu environ six mois de plus pour me lancer.

 

Aviez-vous fait un plan ?

J’ai commencé par écrire un peu au hasard, en couchant sur papier des phrases qui me venaient à l’esprit. J’ai vite compris que je n’irais pas bien loin de cette manière et je me suis procuré votre livre, trouvé par un bienheureux hasard sur Internet.

Vos conseils sur le fait de délimiter soigneusement le périmètre de l’histoire et sur l’élaboration d’un plan m’ont permis de démarrer.

Mon premier plan était très général, ne donnant que les grandes étapes. Il est ensuite devenu un véritable document de travail indiquant toutes les anecdotes développées dans chaque chapitre. J’aime avoir les idées claires et savoir où je vais.

 

plan-livre-biographie-histoire-famille
Lætitia a découpé son livre en suivant les étapes de la grande histoire. Seul le 5e chapitre porte un titre se rattachant directement à la vie d’André et Margot.

 

Quel était votre rythme de travail ?

Avec un mari, deux enfants, un travail à temps plein et une maison à entretenir, le moins que l’on puisse dire est que mon rythme était très irrégulier !

Je passais parfois deux semaines sans écrire. Quand il fallait s’y remettre, je perdais au moins une heure à me replonger dans le projet !

J’ai finalement décidé de collaborer avec une personne qui m’a aidée pendant trois mois. Nous avions des discussions par Skype toutes les deux semaines. Je lui envoyais les chapitres écrits et elle me faisait un retour.

Cela m’a permis d’acquérir une discipline de travail, car j’avais des dates d’envoi bien définies. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à y croire vraiment !

 

Combien de temps avez-vous mis pour écrire le premier jet ?

Environ cinq mois, dont trois semaines de vacances studieuses ! Le livre compte 193 pages, photos incluses.

 

Avez-vous intégré les illustrations au fur et à mesure ou dans un second temps ?

Mes recherches m’avaient permis de récolter des centaines de photos ! Des photos de famille, d’objets ou de lieux, des scans de documents…

Quand j’écrivais, je pensais à certaines d’entre elles pour visualiser les scènes. Ce sont ces photos-là que j’ai gardées pour le livre.

Je ne les ai intégrées qu’au moment de produire le document pour la publication.

Les pages de photos ont été insérées à la fin de chaque chapitre, pour faciliter leur consultation en cours de lecture.

 

Sur quel logiciel avez-vous travaillé ?

J’ai utilisé Word du début à la fin, car c’est un logiciel que j’utilise beaucoup dans le cadre professionnel.

 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour réaliser ce livre ? Comment les avez-vous surmontées ?

Peut-on parler de difficultés quand il est question de passion ? Cependant, je me suis posé beaucoup de questions sur le style et le type d’écrit. Je voulais un livre agréable à lire.

J’avais lu des comptes-rendus de généalogie vraiment rébarbatifs : soit de simples listes de dates, soit des récits strictement factuels et tellement détaillés qu’on s’y perdait.

Je lisais aussi (et lis toujours) des romans historiques et cette forme me plaisait. Mais je ne me sentais pas assez compétente pour partir dans cette voie d’écriture.

Et il m’importait de rester au plus proche de la réalité, sous peine d’avoir le sentiment de trahir mes grands-parents.

J’ai finalement opté pour une forme intermédiaire : romancer certaines anecdotes, sans jamais les inventer. L’idée était de donner une forme plaisante aux souvenirs qu’on m’avait confiés ou aux événements historiques de l’époque.

J’ai ajouté un avertissement au début du livre pour prévenir mes lecteurs.

Je ne sais toujours pas si j’ai fait le bon choix, mais je l’assume !

 

Qu’est-ce qui a été le plus facile dans cette expérience ?

Écrire le chapitre sur la Première Guerre mondiale. André et Margot ont vécu tant de péripéties que j’avais la sensation d’être au cinéma !

 

Et le plus difficile ?

Écrire assez régulièrement pour ne pas perdre de temps au début de chaque séance.

En cela, le plan détaillé, l’accompagnement, le fait de jalonner le projet de dates ont été bénéfiques.

 

Que retirez-vous de cette aventure ?

Le sentiment d’avoir réalisé quelque chose d’utile. Une sensation d’accomplissement.

Je me suis aussi rapprochée de certains membres de la famille.

Enfin, l’expérience m’a donné le goût de l’écriture. Elle m’a fait prendre conscience que je pouvais m’y adonner sans être ridicule.

 

Quel conseil donneriez-vous à ceux qui veulent se lancer ?

Je pense qu’il ne faut pas rester seul. Il est important d’avoir un avis extérieur qui permet de veiller à la cohérence et de rester motivé. Deux personnes me relisaient au fur et à mesure que j’écrivais, deux autres m’ont donné leur avis une fois le manuscrit achevé.

Je conseille aussi de toujours recouper et vérifier les informations utilisées. Plutôt deux ou trois fois qu’une ! Pour la partie historique, privilégier les sites officiels à Wikipedia…

Enfin, écrire sur sa famille est un acte plutôt intime. Il faut toujours garder à l’esprit les personnes citées ou directement concernées, respecter leur sensibilité, voire les avertir de votre projet.

 

Avez-vous un autre projet ?

Depuis cette expérience, je me forme continuellement à l’écriture créative. Plus de 20 ans en entreprise m’ont aussi donné une bonne expérience des écrits professionnels.

Je commence à en parler dans mon blog (dédié à la lecture), dans le but d’aider ceux qui le souhaitent à apprivoiser l’écrit au quotidien.

 

Un extrait de l’introduction à André et Margot, Cœur et courage à l’épreuve du XXsiècle

 « Je ne suis ni historienne ni écrivain. Mais c’est avec sincérité que j’ai tenté de retranscrire la vie d’André et Margot. Parce que je l’ai découverte récemment grâce aux témoignages de la famille et qu’elle m’a étonnée. Impressionnée. Bluffée. Tant d’épreuves que j’ignorais, tant de questions que je ne leur ai pas posées. Quelle fierté d’être leur petite-fille et quel bel héritage !

Aujourd’hui, je veux le transmettre à mes propres enfants. Et à tous les arrière-petits garçons et filles ! Qu’ils le fassent vivre ou l’oublient, peu importe. Mais au moins auront-ils connu, un peu, de loin, André et Margot. »

6 réponses sur « Ecrire la biographie de ses grands-parents : l’expérience de Laetitia »

Bernard Vdit :

Bonjour,
Merci beaucoup pour ce retour d’expérience très intéressant pour celles ou ceux (comme moi) qui veulent se lancer.
Amicalement.

Merci Bernard, je vais essayer de publier des témoignages régulièrement.

Et d’ailleurs, pourquoi pas le vôtre dans quelques mois ?

roseaupenssantdit :

Merci beaucoup.
Mes sincères salutations.

Merci à vous

Claude Chaperondit :

J’écris ma biographie , sujet le cas atypique d’un secret de famille dont je suis l’objet, ou comme titre Née en 1936. j’ai donc 82 ans passés. De situation modeste j’aimerais être publiée, pour avant ma mort me réhabiliter à moi-même. laisser un témoignage, dire que les secrets n’existent pas.
J’ai écrit 37 pages de Word police 9 , sauf les titres de chapitres en 12 caractères gras. Ce n’est pas fini, combien de pages pour un livre 13 cm/18 cm ?

Bonjour Claude,
une page Word vous donnera à peu près deux pages de livre.
Il n’y a pas de norme pour le nombre de pages d’un livre : 100 ou moins, 150, 200 ou plus… Seul le contenu compte.
Bravo, en tout cas, je vous souhaite le meilleur pour cette biographie. Tenez-nous au courant !

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