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Un peu de méthode

Vous êtes paralysé pour écrire ? Cet article peut vous aider !

noyé dans le papier

Connaissez-vous ces mots d’Émile Zola ?

« Tout voir, tout savoir, tout dire. Je voudrais coucher l’humanité sur une page blanche, tous les êtres, toutes les choses ; une œuvre qui serait l’arche immense. » (extrait de Contes à Ninon, 1864)

Cette citation m’a fait penser à un rêve fréquent chez les personnes qui veulent raconter leur histoire familiale ou personnelle : transcrire chaque événement, chaque détail, présenter toute sa généalogie…

Un idéal conscient ou inavoué.

Êtes-vous dans ce cas ?

 

Je vous comprends, car écrire le livre de sa vie ou de sa famille est une entreprise contre l’oubli.

On peut avoir l’impression que laisser de côté un fait ou un ancêtre revient à l’enterrer.

 

Découragé avant d’avoir commencé

Alors, on est tenté de tout consigner. Vain et présomptueux projet ! Autant dire, une utopie… et un piège.

Car vouloir tout graver dans le marbre est le meilleur moyen de ne jamais rien écrire (tout le monde n’a pas le talent de Zola !).

Parce que vous êtes paralysé par l’ampleur par la tâche.

Parce que vous ne parvenez pas à mettre un peu d’ordre dans cette masse de données.

Ou que vous avez peur de dénicher une nouvelle information, de retrouver un souvenir qui manqueraient ensuite à votre récit.

Vous êtes découragé avant même d’avoir commencé !

Et le temps passe, le livre ne s’écrit pas, le rêve s’éloigne. Les regrets s’insinuent. Dommage aussi pour les descendants…

Comment vous en sortir ?

Tout simplement en gardant à l’esprit qu’écrire, c’est l’art de choisir.

Pour rédiger vos mémoires ou l’histoire de votre famille, vous devez sélectionner ce que vous allez dire. Tous les auteurs passent par là.

 

Un peu de recul

À chaque fois que je publie un livre ou même un article, je laisse des éléments de côté. C’est parfois douloureux, car tout semble intéressant !

Mais en prenant un peu de recul, il est facile de voir que c’est plus ou moins le cas.

En renonçant à tout dire, vous vous simplifiez la tâche pour aller au bout de votre projet.

Et vous simplifiez la tâche de vos lecteurs.

Vous-même, lisez-vous des « pavés » où l’auteur vous abreuve sans avoir pris la peine de discerner ce qui est important de ce qui ne l’est pas ?

De distinguer ce qui est pertinent de ce qui n’apporte rien ?

Si vous voulez que votre récit soit lu, il doit présenter une certaine densité et servir votre sujet, sans noyer les lecteurs dans des détails superflus.

Trop d’informations tue l’information. Trop d’informations tue la réflexion.

Réduisez la voilure !

 

Si vous écrivez votre histoire familiale

Délimitez le sujet de votre livre en choisissant les ancêtres que vous allez faire revivre.

Quitte à en adopter d’autres pour un livre futur.

Car il s’avère plus facile de réaliser plusieurs petits livres qu’un seul ouvrage trop ambitieux… accablant pour celui qui l’écrit comme pour celui qui le lit.

Sélectionnez les informations les plus intéressantes, les plus attractives, les plus émouvantes, les plus significatives. Gardez la substantifique moelle.

Puis indiquez les références pour celles et ceux qui ont envie d’en découvrir davantage, et laissez le reste dans vos cahiers ou votre ordinateur.

 

Si vous écrivez votre propre vie

Pour vous lancer dans votre autobiographie, il peut certes être utile de faire ressurgir des souvenirs endormis.

De retrouver des détails qui enrichiront votre texte et vous ramèneront à l’ambiance d’une époque, à ce que vous viviez alors…

Mais comme un souvenir en amène souvent un autre, vous risquez, là aussi, de vous retrouver noyé par l’abondance.

Sachez jusqu’où ne pas aller trop loin.

Vous pouvez tout aussi bien vous en tenir à ce que vous vous rappelez à ce jour.

Ces souvenirs restés vivaces, ce sont sans doute les plus importants.

Ils portent peut-être aussi quelque chose d’universel. Dans ce cas, vos lecteurs y reconnaîtront une part de leur histoire. C’est parfait !

 

Que vous écriviez le livre de votre vie ou celui de votre famille, halte au trop-plein d’informations !

Examinez ce dont vous disposez et exercez votre discernement, en vous faisant confiance : vous vous sentirez plus léger pour écrire votre livre 🙂

6 réponses sur « Vous êtes paralysé pour écrire ? Cet article peut vous aider ! »

Bonjour Hélène,
Effectivement l’ampleur de la tâche m’a découragée et faire le choix d’ancêtres plutôt que d’autres n’est pas chose facile non plus… Donc finalement, j’ai pris l’option du blog. Je raconte l’histoire de certains au hasard, au fil de mes découvertes généalogiques avec l’espoir un jour, de relier les billets entre eux pour en faire un livre. Ce n’est peut-être pas le meilleur moyen d’y arriver, mais c’est celui qui m’a paru le moins décourageant 😉 Merci encore et toujours pour tous les précieux conseils.

Merci pour ton partage et ton commentaire, Nat. Contente que tu aies trouvé ta voie (et ta voix 😉 )

Je trouve que cette solution est bonne. Ceux qui ne veulent pas tenir un blog peuvent suivre la même démarche en remplaçant les articles par des chapitres : une histoire, un portrait, un souvenir ou une mini-biographie à chaque séance d’écriture.

Et ensuite, il n’y a plus qu’à les relier dans un livre !

Comme Nat, j’ai choisi la voix du blog avec peut-être un jour le choix de relier tous les articles…

Mais pour l’instant, je vais juste essayer d’alimenter mon tout nouveau blog plus ou moins régulièrement…

Mais même pour un simple article, je me sens parfois submergée car je voudrais tout mettre, raconter plein de choses… mais je dois choisir car je suis rendue compte que mon article en devenait indigeste…

Merci pour ton témoignage, Valérie.
Oui, la question se pose aussi pour les articles. Dès que l’on veut communiquer, finalement !
Belle et longue vie à ton blog, à bientôt 🙂

Bonjour Hélène,
Cet article me correspond vraiment bien 🙂 hélas lol mais j’ai eu un déclic cette année en réalisant que mon père allait fêter ses 70 ans… j’ai réalisé à quel point les années passent vite et que je ne leur avais toujours pas offert de livre sur nos recherches généalogiques… alors pour m’aider à avancer j’ai commencé par éditer un livre de généalogie avec des arbres ascendants en mono-page sur 8 à 10 générations, des statistiques sur l’ensemble des ancêtres, des cartes sur les migrations, la liste des métiers… évidemment ce n’est pas encore l’histoire de nos ancêtres et cela me manque… donc je me suis donnée deux autres objectifs : imprimer l’arbre d’ascendance avec les photos (ancêtres très peu et signatures) et en parallèle j’ai demandé à mes parents pour quel ancêtre ils aimeraient un petit livre sur l’histoire de ce dernier… le choix est donc fait mes deux arrières grand-père (un de chaque côté paternel et maternel)… donc j’ai repris mes recherches plus spécialement sur eux afin de pouvoir d’ici l’an prochain pour leur anniversaire de mariage sortir un livret d’histoire sur ces deux ancêtres… Tenir un blog est aussi mon objectif car écrire un article petit à petit ne pourrait que m’aider à sortir d’autres livrets… peut-être qu’ainsi mes peurs face à la page blanche, voir à mon manque de créativité et à cette impression d’avoir peur d’oublier des informations finiront par s’estomper… j’ai aussi l’impression que tant que l’on ne commence pas à écrire quelques lignes nous avons du mal à nous lancer… Pour l’instant je suis en train de mettre en place un tableau ligne de vie pour chacun afin de voir les manques, de pouvoir lister les évènements et en extraire les plus intéressants ou aventureux ou émotifs… en espérant parvenir à réaliser ce rêve… c’est un sacré challenge pour moi qui suis plus scientifique que littéraire 😉 Merci en tout cas pour vos articles et vos conseils…

Bonjour Agnès,

bravo, les challenges nous aident à nous dépasser et à nous épanouir ! Nous sommes beaucoup moins motivés quand la tâche est trop facile… Ces petits défis sont exaltants, surtout lorsqu’ils sont destinés à faire plaisir ou à être utiles aux autres 🙂

En choisissant d’écrire un livret, plus court qu’une grande fresque, vous avez fait un choix qui vous correspond. C’est bien vu.

Quant à votre créativité en écriture, elle ne pourra effectivement se révéler qu’en pratiquant. Au fil des pages de votre premier jet, vous prendrez plus d’assurance, d’aisance et de liberté. Je suis prête à parier que vous allez vous surprendre !

Un petit mot au sujet de la ligne de vie : ne vous laissez pas freiner pas les manques. Il y en aura forcément et vous ne pourrez pas tous les combler.

Regardez plutôt ce que vous avez, même si c’est incomplet et imparfait, et gardez le meilleur. Personne ne vous en voudra pour des détails laissés de côté, bien au contraire.

Avec tous mes encouragements, Agnès, vous avez pris un bon départ ! Quand a lieu cet anniversaire de mariage ? Tenez-nous au courant 🙂

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