Il était une fois Peter, une jeune homme ignorant tout de son père biologique et ses origines.
Un jour, son père adoptif a une idée : retracer la généalogie de cette famille inconnue, et en faire un livre-cadeau.
Je trouve cette histoire de transmission vraiment belle, pas vous ?
Et comme Christian n’en est pas à une générosité près, il vous offre ses judicieux conseils, ses bonnes idées, et vous évitera peut-être quelques écueils…
Comment les choses se sont-elles passées ?
Christian : Le père naturel de Peter, mon fils adoptif, est décédé en janvier 2017. En même temps, Peter nous a appris qu’il allait être papa…
Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire, mais je ne possédais aucun document, aucune info sur ce père naturel et ses origines.
J’ai fait une demande en mairie et, bingo, j’ai reçu l’acte.
Voici la chronologie du travail :
- Recherche des actes : de mars à août
- Premières prises de notes : juillet
- Rédaction + contrôle des données : d’août à fin octobre
- Mise en page finale et envoi pour impression : mi-novembre
Aviez-vous fait un plan en amont ?
Non, mais j’avais la volonté de scénariser le livre et de le rendre ludique pour les petits et les grands, chacun y trouvant du plaisir…
Comme je voulais faire une surprise, je commence le livre en présentant un village de Mayenne, et ne dévoile qu’à la 4e page le fait d’avoir trouvé une petite fille, aïeule de 1700… Cette petite fille va me suivre pendant de nombreux chapitres.
- J’ai choisi une présentation descendante, qui se termine par la naissance du bébé de Peter.
- Je ne traite que la ligne principale, sauf si un frère ou une sœur a vécu un événement remarquable.
- Je fais un chapitre par génération, ou personnage, ou migration.
- À chaque génération, un mini-arbre présente la famille.
- Je sélectionne les actes « clés », afin que cela reste plaisant à feuilleter.
- Enfin, j’utilise les obstacles (archives brûlées par les Chouans) pour créer un suspense quant à la réussite de mes recherches. Je raconte l’avancée et les déboires de mes investigations..
Quels autres choix avez-vous faits pour ce livre ?
J’ai laissé quelques pages blanches, pour pouvoir y coller des documents format A3 riches en infos : un acte de mariage sympa, une fiche matricule… La feuille est pliée en 2, puisque mon livre est au format A4, puis collée.
En fin de livre, j’ai aussi laissé 4 pages blanches avec l’idée d’y coller un arbre simplifié plié. Mais j’ai laissé tomber, car cela faisait trop épais.
En revanche, j’ai collé une micro-enveloppe sur la dernière page : j’ai mis dedans une carte SD comportant tous les documents (photos de famille, actes non imprimés…).
Sur quels logiciels avez-vous travaillé ?
Excel pour noter mes trouvailles dans les registres (une page par ville) et Word pour l’écriture.
Les images sont intégrées au fil du texte, afin d’illustrer l’écriture autant que possible.
Comment avez-vous fait imprimer votre livre ?
J’avais commencé par travailler au format A4, pensant imprimer localement avec une reliure plastique (pas top).
Puis j’ai cherché un imprimeur en ligne, pour me rendre compte qu’ils ne proposent pas toujours le format A4 : j’aurais donc dû refaire toute la mise en page !
Finalement, j’ai fait imprimer par CoolLibri, basé à Toulouse, plutôt que par Lulu aux USA…
Globalement, quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Comment les avez-vous surmontées ?
Les documents incorporés rendaient le fichier Word très lourd et mon PC ralentissait…
Pour éviter de tout perdre en cas d’erreur, je sauvegardais très souvent, avec des versions limitées à 50 pages :
- livre version 1 : pages 1 à 50
- livre version 2 : page 1 à 100
- livre version 3 : page 100 à 150
- livre version 4 : page 100 à 200
Enfin, on regroupe le 2 et le 4 quand tout est « clean ».
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux lecteurs du blog ?
De tout de suite prévoir comment on va faire imprimer, et par qui, pour avoir un document au bon format, avec les bonnes marges.
Également, de savoir pour qui on écrit ! Un parent intellectuel, qui va juger vos capacités historiques ? Pour des jeunes qui ne veulent pas « mettre les mains dans la poussière » et craignent la vieillesse et la mort ?
J’ai privilégié le second public, tout en restant très rigoureux sur l’exactitude de mes dires.
Enfin, être sincère, laisser nos aïeux « tels quels » ! Ils ont souvent eu une vie dure, il ne faut pas les juger, et surtout ne pas chercher en eux une « célébrité », un « héros national ». C’est la faillite assurée…
Qu’avez-vous aimé dans cette expérience ?
- Laisser une trace écrite aux enfants, leur donner envie de poursuivre.
- Dialoguer avec les internautes (sur ce blog, entre autres).
- Les « cousins » trouvés par hasard… belles rencontres.
- Se prouver à soi-même que l’on peut faire son livre, sans aucune ambition commerciale.
9 réponses sur « Livre de famille : Christian vous dévoile ses conseils et bonnes idées »
Bonjour
Une expérience intéressante avec des conseils techniques judicieux. Je serai curieux de connaître l’accueil qu’ont réservé les membres de la famille au livre ?
Merci pour cet article
Merci Didier. Christian nous en dira plus s’il le souhaite… 🙂
Hélène, merci pour ton accueil , et tes conseils!
Ravie que le blog soit utile !
Bonjour,
la réaction fut la surprise! étonnement! « Mon père à écrit un livre ? »
Ecrire un livre, c’est comme produire un disque, cela parait inaccessible… Beaucoup d’émotion à gérer…
Je confirme: bien penser à qui l’on s’adresse, à l’époque des sms, articles lus vite fait sur le net…
J’ai préféré le style un peu ludique afin de ratisser large en tirant vers le haut. Pour les plus curieux qui voudrons un jour comme nous « mordre la poussière » ( au sens archiviste!) j’ai tenté d’être le plus précis sur des points clés, et eut l’idée de moins surcharger le livre de documents qui sembleraient répétitifs pour un novice, mais de mettre une carte SD ( peu encombrante) à la fin du livre avec l’édition PdF, les docs de travail, et environ 800 documents !
Merci pour cette réponse, l’étonnement précède de peu l’intérêt. Encore Bravo
Bonsoir,
Quels merveilleux partage de connaissances, conseils, expériences sans oublier des idées pour rédiger ce livre !
Félicitations car le planning est plutôt… très serré.
Très cordialement,
Bonsoir, et merci pour votre commentaire !
Christian appréciera, je pense 🙂
Merci!, oui, le planning … très serré , ce qui permet aussi de « trancher » et avancer… Christophe Menu l’a dit ici une fois: Une branche n’est jamais terminée, <> !….. Ce que j’ai fait, mes recherches étaient bloquées du fait que les archives locales ont été brulées lors de la Révolution… D’où la notion de « Tome 1 « .. Je sais qu’un jour une info sortira sur le net et débloquera la situation, cela fera l’objet du second Tome ! …. qu’on me réclame déjà , ça motive!