Il y a les pro et les anti.
Pour ou contre le plan avant d’écrire ? Tour d’horizon des arguments !
Les pour
1. Cela permet d’y voir plus clair dans le contenu de votre futur livre.
Le plan vous aide à décider ce que vous incluez dans votre récit et ce que vous laissez de côté (pour un futur projet, notamment). Vous ne pouvez pas tout dire !
Vous savez aussi dans quel ordre vous en parlez, pour que l’ensemble soit cohérent et fluide.
2. C’est utile pour ne rien oublier.
Surtout si vous écrivez votre généalogie, où les éléments sont nombreux et disparates, moins faciles à retrouver par la seule mémoire comme lorsqu’on rédige ses souvenirs.
Et ne rien oublier, c’est s’épargner une perte de temps et d’énergie.
Car si vous voulez raccrocher un « morceau » après-coup, vous devrez sans doute remanier ce qui précède ou ce qui suit…
3. Un plan vous montre les informations qui manquent : recherches à compléter, témoignages à recueillir…
4. Il vous donne un chemin. Vous avez une feuille de route claire pour vous mener à destination.
Grâce à lui, vous gardez le cap !
Il vous permet aussi d’apprécier ce que vous avez déjà écrit et de mesurer ce qu’il vous reste à accomplir.
5. Le plan est une aide à l’écriture, un très bon moyen de contrer l’angoisse de la page blanche.
Vous séchez ?
Parcourez votre plan, choisissez le point qui vous « inspire » ou qui vous plaît. Vous pouvez alors commencer à écrire quelques mots !
Les contre
Je reprends ici certains arguments que l’on m’a donnés. Si vous en avez d’autres, vous pouvez les poster dans les commentaires !
1. Faire un plan est un exercice scolaire que certaines personnes n’aiment ou ne savent pas réaliser.
Pourquoi s’imposer cette contrainte ? Si l’on n’a pas l’esprit formaté pour construire un plan, cela veut-il dire qu’on ne peut rien écrire de bon ?
Mon avis Non, bien sûr, certains romanciers écrivent d’excellents livres sans plan préalable, et personne n’a l’intention de vous obliger à en passer par là.
Si je puis me permettre, malgré tout, il est parfois nécessaire de remettre un peu d’ordre dans le manuscrit une fois terminé le premier jet. Les lecteurs doivent pouvoir s’y retrouver.
2. Faire un plan bride la liberté et la créativité.
Écrire sans canevas préétabli permet de laisser s’exprimer son imagination et son instinct, d’ouvrir la porte aux libres associations d’idées.
Le résultat sera plus fécond et plus créatif.
Mon avis Tout dépend du livre que vous voulez écrire, et la spontanéité ne mérite pas toujours d’être préférée…
En tout cas, un plan conçu dans ses grandes lignes vous laisse de l’espace pour déployer votre imagination et votre instinct. Vous n’êtes pas emprisonné !
3. Une fois qu’on a fait un plan, on se lance dans l’écriture alors que tout est déjà préparé et réfléchi.
Il n’y a plus de découvertes à faire, c’est comme si on se répétait.
Quel ennui ! Tout plaisir s’évanouit, seul le labeur perdure.
Mon avis Vous n’êtes pas obligé de consacrer des heures et des heures à peaufiner une structure très détaillée et huilée dans ses moindres rouages.
Définir les grandes lignes suffira à vous donner un appui pour vous lancer sans ruiner votre enthousiasme.
Vous n’êtes pas obligé non plus d’écrire en suivant l’ordre de votre plan.
4. Comme on ne peut pas savoir à l’avance ce qui va émerger de l’écriture, prévoir un plan ne sert à rien : de toute façon, on ne le suivra pas !
Mon avis Oui, heureusement il y a toujours une part d’imprévisible.
La dynamique de l’écriture nous permet de faire des liens auxquels on n’avait pas pensé, de retrouver des souvenirs ou des sensations oubliés, de voir que l’ébauche initialement conçue n’était pas « la bonne ».
On peut dérailler du plan ponctuellement… ou de bout en bout. Mais cette ligne directrice vous aura peut-être aidé à démarrer et, justement, à trouver la bonne voie ?
Alors ?
Alors, oui, le plan est un support utile, surtout si le contenu ou la structure de votre livre est complexe.
Sans plan, on tourne facilement en rond ou on aboutit dans une impasse, ce qui peut vous conduire à abandonner le projet d’écriture. Ce serait dommage, non ?
J’ai parfois eu la bonne surprise de constater que, sans avoir fait de plan, tous les éléments (événements, ressentis, flashbacks…) s’enchaînaient le plus naturellement du monde dans le récit.
Autant vous dire que j’étais alors portée par un grand plaisir d’écriture, une impression de fluidité et d’évidence.
Cependant :
– malgré les nombreux flashbacks, la trame de fond était chronologique, ce qui simplifie les choses ;
– dès que j’inaugurais un nouveau chapitre, je faisais la liste des points importants à y aborder, pour ne rien oublier.
Cela ne marche pas toujours, mais cette expérience m’amène à prôner la troisième voie : un plan qui reste souple ; de grandes lignes qui donnent un cadre facilitateur sans être rigide.
Et puis, faire un plan ne consiste pas forcément à prendre une page pour y inscrire I
II « grand A » et « petit b ». comme sur une copie d’école.
Par exemple, si vous voulez écrire votre autobiographie à travers les maisons ou appartements que vous avez habités, vous avez déjà une structure d’ensemble en tête, même si elle est sommaire.
Selon votre tempérament et vos besoins, vous pourrez préférer construire un plan très détaillé… ou n’en faire aucun.
L’essentiel est que vous puissiez écrire le livre qui vous fait envie, et avec le plus de plaisir possible.
7 réponses sur « Faire le plan de votre livre : utile ou pas ? »
Bien qu’un peu étonné par la question, je me contenterai de citer ce que, paraît-il, disait Racine : « Mon plan est fait, ma pièce est faite. » L’image de la carte routière est très juste. Mais un plan, c’est aussi comme ces structures métalliques sur lesquelles le modeleur ajoute de l’argile : on fait pareil en rédigeant suivant un plan. Il ne faut pas oublier non plus que les traitements de texte actuels offrent des possibilités incroyables pour travailler avec un plan, y compris celle de le remanier en cours de travail.
J’aime cette comparaison avec le travail du sculpteur, c’est tout à fait ça.
En ce qui concerne les traitements de texte et leur soutien pour construire le plan, je me permets de renvoyer à votre article sur Scrivener 😉 http://www.helenesoula.fr/scrivener-pour-ecrire-l-histoire-de-sa-famille/
Bonne journée !
En lisant ton billet je me suis rendue compte que sans avoir un plan précis j’ai déjà mes grandes lignes en tête 🙂 et quelque part cela me rassure!
Je te comprends ! C’est assez rassurant de savoir (au moins un peu) où l’on va. Je suis contente que ce billet te soit utile 🙂
Pour répondre à Céline, avoir ses grandes lignes en tête, c’est déjà avoir un plan ! Pas besoin de grand 1 et de petit c.
Bel article, avec lequel je suis entièrement d’accord 🙂
Je n’ai réussi à me lancer dans la rédaction de mon histoire familiale qu’après avoir défini un plan. Et même s’il a évolué en cours de route, il me sert toujours de support pour savoir où je vais et être sûre de ne rien oublier.
A bientôt,
Elise
Merci pour ton commentaire et ton expérience, Elise. Puisque, grâce au plan, tu sais où tu vas et où tu en es, je te souhaite bonne route ! 🙂
A bientôt
Hélène