Quand vous regardez un film, quand vous lisez un roman, est-ce que vous aimez les personnages lisses ? faits d’un seul bloc ?
Les 100 % gentils, les 100 % méchants ?
J’en doute.
Ce qu’aiment la plupart des gens, ce sont soit les gentils avec des zones d’ombre, soit les méchants capables de révéler une générosité inattendue.
Ces personnages-là sont ceux qui vous accrochent le plus, qui vous intéressent le plus, qui vous restent en mémoire. Ce sont les plus attachants.
C’est comme ça dans la fiction… et dans la vie !
Secrets, crises de colère…
Regardons un peu les personnages de super-héros, par exemple.
Au début, ils étaient juste super-forts, grâce à leurs super-pouvoirs.
Super…
Moi, les super-héros, c’est pas mon truc.
Mais un auteur, Stan Lee, a renouvelé le genre. Ses personnages fascinent dans le monde entier, aujourd’hui encore.
Vous connaissez au moins leur nom : Spider-Man, les Avengers, Hulk…
Or, tous ces gars-là ont beau être des super-héros, ils ont quelque chose en plus.
Quelque chose d’humain : des problèmes, des défauts, des secrets…
Ils connaissent des difficultés au quotidien : amour, argent, santé… Ils se disputent, piquent des crises de colère, se sentent coupables…
Et comme ces super-héros partagent les mêmes soucis que tout le monde, les gens ont pu s’identifier à eux et les aimer.
Tout leur succès vient de là.
C’est la clé.
Se dévoiler
Et c’est ce que je vous invite à faire quand vous écrivez l’histoire de votre vie ou celle de vos aïeux.
Montrez les vulnérabilités, les problèmes, les erreurs, les défauts, les blessures…
Montrez les failles. C’est par là que passe la lumière, disait Rûmi le poète.
Beaucoup de personnes ont du mal à se dévoiler bel et bien quand elles écrivent leurs souvenirs.
Non qu’elles ne le voudraient pas !
Mais elles ont peur de devenir trop « transparentes » et vulnérables. Leur écriture reste alors un peu « raide ».
Le problème est que si vous ne vous révélez pas assez, vos lecteurs n’auront pas vraiment d’intérêt à lire votre histoire…
Les côtés obscurs
Si vous écrivez la biographie de vos parents, de vos grands-parents, c’est parfois difficile aussi.
Vous avez l’impression de les dénigrer, de les trahir, voire d’attenter à leur mémoire.
Je me souviens d’une personne qui, au moment de faire imprimer son livre, avait supprimé tous les passages évoquant ses relations difficiles avec sa mère.
Je comprends, vraiment.
Mais sachez d’abord que vous pouvez très bien parler des côtés obscurs avec tendresse et humour, quand cela est possible.
Et surtout, souvenez-vous qu’en montrant une personne dans toutes ses dimensions, vous rendez grâce à ce qu’elle était : un humain.
Des indices
Et si vous écrivez sur une personne que vous n’avez pas connue ? Sur vos ancêtres des siècles passés ?
Évidemment, difficile de savoir ce qui se passait dans son for intérieur.
Mais vous avez sans doute quelques indices, ou des suppositions : problèmes d’argent, dur travail où il faut obéir aux ordres, changement de métier, de région ou de pays, relations parfois tendues entre générations…
C’est à mettre en valeur !
Entendons-nous bien : je ne dis pas qu’il faut appuyer uniquement sur les difficultés. Bien au contraire.
Ce qui intéresse vos lecteurs, c’est l’ensemble : les bons côtés comme les moins bons. Le rose et le noir, sans oublier le gris.
L’humanité avec sa complexité, ses ambivalences.
Parce que vos lecteurs pourront s’y retrouver, s’identifier, s’y reconnaître d’une manière ou d’une autre.
Souvenez-vous des super-héros !
2 réponses sur « Livre de votre vie ou de votre famille : les « personnages » de votre histoire sont-ils intéressants ? »
Merci pour ces conseils, ils s’avèrent effectivement importants et précieux pour l’identification et l’attachement d’un personnage par le lecteur. On y pense pas forcément.
Merci Eric, ravie que ce principe vous soit utile.