Catégories
Témoignages et exemples

« En écrivant l’histoire de ma famille, je voulais d’abord me faire plaisir »

écrire histoire famille généalogie

 

Est-ce votre rêve à vous aussi ? Beaucoup de personnes le partagent en tout cas : écrire l’histoire de sa famille.

Irénée, un lecteur du blog, a terminé son livre il y a quelques mois.

Il a accepté avec enthousiasme de raconter son expérience, qu’il nous dévoile avec sincérité et générosité.

 

De quoi parle votre livre ?

J’ai écrit l’histoire de ma famille, fruit de plus de 10 ans de recherches.

Savoir et comprendre que je suis le maillon d’une combinaison de multiples chaînes généalogiques, à un instant T, m’interpelle et me fascine à la fois.

 

À partir du moment où vous y avez pensé, combien de temps avez-vous mis pour passer à l’action ?

Quand j’ai eu un volume conséquent et relativement complet d’informations, répondant au plan que j’avais établi depuis longtemps, j’ai entrepris d’écrire ce livre.

Tout s’est déroulé dans une suite assez logique. Avec un contenu suffisant, il m’est apparu évident que je devais passer à l’écriture.

Deux mois m’ont été nécessaires pour réfléchir au montage du livre.

 

Quel était votre but en écrivant ce livre ?

D’abord me faire plaisir, puis sont apparues les notions de partage, de transmission. C’est avant tout un acte égoïste et orgueilleux, je ne le cache pas.

Je voulais aussi « mettre de l’ordre » dans mon cerveau, et rendre hommage à toutes les personnes que j’ai plus ou moins connues, ou que j’aurais aimé côtoyer.

 

Quels autres choix avez-vous faits pour ce livre ?

Pour restituer l’atmosphère vécue par mon arrière-grand-père dans les années 1871-1907 à Paris, par exemple, je me suis servi des faits historiques.

J’ai reconstitué une partie de son entourage, des événements dans le monde du spectacle, de la science, de la politique, etc.

J’ai aussi cherché ce qu’il avait pu connaître ou rencontrer dans son quotidien (monuments, faits divers…), voire retrouver certains lieux où il avait vécu (cartes postales anciennes…).

Une grande roue vers 1910, déjà ! (carte postale éditions C.M.)

 

J’ai essayé également de raconter la vie de mes ancêtres en cherchant une certaine variété de styles.

Par exemple, je fais parler l’un d’eux en lui posant des questions sous forme d’interview.

Un autre parle à la première personne et au présent : « Je suis né à …, ma femme vient de telle région, elle est fille d’agriculteurs… […] Je travaille à la manufacture des tabacs de Dieppe… »

En me documentant sur les villages où mes aïeux sont nés, les endroits où ils travaillaient, les régiments où ils ont été incorporés, j’ai pu illustrer leurs existences et les rendre plus réalistes.

 

Quel était votre rythme de travail ?

Pour ne pas perdre le fil, je me suis imposé un rythme régulier d’au moins 3 heures par jour pendant plusieurs semaines.

Pour lutter contre notre instinct naturel de procrastination, une certaine discipline est nécessaire !

Il est important aussi de finir chaque session d’écriture par une amorce de ce qui sera dit la prochaine fois, afin de ne pas rester en panne d’inspiration.

 

Combien de temps avez-vous mis pour écrire le 1er jet ? Pour combien de pages de texte ? 

La période d’écriture a duré un peu plus de trois mois, sachant que j’avais fait un bon travail de préparation.

Malgré tout, j’ai alterné séquences de recherche d’informations et séquences de rédaction.

Le tout compte un peu plus de 200 pages.

 

Avez-vous beaucoup corrigé ensuite ? 

Oui, j’ai beaucoup relu et corrigé, avec le souci de réaliser un ouvrage le plus « parfait » possible.

Mais j’en conclus qu’il faut essayer de garder le premier jet, souvent plus naturel et plus réaliste parce qu’écrit en lien direct avec l’inspiration.

J’ai aussi mis à contribution plusieurs personnes de mon entourage, pour lire certains passages ou certaines biographies.

Cela m’a permis d’en modifier parfois le style ou le ton, pour rendre le récit plus captivant ou plus documenté.

 

Avez-vous intégré les illustrations au fur et à mesure ou l’avez-vous fait dans un second temps ?

En général, j’avais sous la main les illustrations nécessaires, collectées durant la période de préparation.

J’a intégré des cartes postales, des cartes de Cassini, des copies d’actes d’état civil, de registres matricules, parfois même des articles trouvés dans des journaux locaux : accidents sur des chantiers navals, faits divers…

Mais j’ai aussi complété au fur et à mesure de ma relecture.

En Normandie, la rue principale de Torcy-le-Petit (1910), où des ancêtres d’Irénée ont vécu.

 

Avez-vous fait imprimer votre livre ?

Après avoir pris un temps de recul, je me documente actuellement sur la manière de le faire imprimer.

Je pensais le diffuser dans un cercle familial très restreint, mais j’ai décelé chez d’autres personnes un certain intérêt pour ce livre.

Soit parce qu’il traite d’une partie de leur propre histoire, soit parce que j’ai pu exciter leur curiosité sur sa mise en forme.

J’envisage donc l’impression d’une quinzaine d’exemplaires.

 

Globalement, quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Je n’ai pas rencontré de difficultés particulières, dans la mesure où j’étais volontaire et où je me suis passionné par ce « travail ». Je n’attendais pas, je me suis donné l’« envie d’avoir envie ».

 

Qu’avez-vous aimé dans cette aventure ? Qu’en retirez-vous ?

Je ressens une formidable fierté d’avoir mené à bien un projet dont je me suis longtemps demandé si je serais capable de le mener jusqu’à son terme.

Et comme je l’ai dit, l’écriture de ce livre était avant tout égoïste. Je ressens surtout le plaisir de l’avoir fait, plutôt que le souci d’être lu ou d’être un passeur d’histoire familiale.

 

Avez-vous un autre projet ? 

Oui, j’envisage d’écrire un roman fortement autobiographique.

Cela me permettra de mettre des mots sur des souvenirs d’enfance, des odeurs, des rencontres, des amitiés…

Également de faire revivre des bribes de conversations entendues et de donner la parole à certains disparus qui restent présents dans mon cœur.

 

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux lecteurs du blog ?

Pour vous lecteurs, je ne me permettrai pas de vous donner des conseils, mais je vous encourage vivement à croire en vous et en vos possibilités de réaliser un livre.

Car, au-delà de la fierté que vous en éprouverez, cet ouvrage sera pour vos lecteurs un support pour comprendre le monde que vous avez perçu et un lien formidable pour trouver, pourquoi pas, une source d’inspiration pour leur propre vie.

Je conclurai par cette citation de Gandhi qui résume toutes nos interrogations : « Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde ».

 

Un extrait du livre d’Irénée 

« La vie dans la campagne normande, à cette période, est assez simple, et faite de beaucoup de ce que nous appelons maintenant « convivialité ».

Particulièrement au moment de la mauvaise saison, en hiver, celle où les nuits sont les plus longues, les habitants s’invitaient à tour de rôle pour passer une veillée au coin du feu.

C’était l’occasion pour les femmes de coudre, tricoter et papoter, s’occupant accessoirement d’égrener du maïs ou de confectionner des bottes de tabac appelées « manoques ».

De leur côté, les hommes jouaient aux cartes, refaisant le monde et parlant tout à la fois du froid, de la chasse, de la lune, des informations glanées à la dernière foire et des potins de la région.

A moins que l’attention de toute l’assemblée ne soit captée par le charisme d’un conteur, reprenant des histoires mille fois entendues mais à chaque fois davantage enjolivées, qu’il tenait de ses ancêtres, qui parlaient du pays, des voisins, des anciens, des drames et des joies des uns ou des autres.

On imagine Jean-Baptiste captivé par ces histoires, qu’il mémorisait à son tour, se gardant bien d’ouvrir la bouche, pour se faire oublier et échapper à une mise au lit de bonne heure. »

Le guide complet et motivant
pour écrire l'histoire de votre famille

X