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Témoignages et exemples

Ecrire votre livre de famille : « Lancez-vous, ça fait du bien au moral ! »

écrire livre de famille généalogie

Ce n’est pas moi qui le dis, mais Nathalie !

Cette Alsacienne de 48 ans, enthousiaste et impliquée, a écrit l’histoire de sa famille.

Résultat : un ouvrage en trois tomes, 1 400 pages au total… et des lecteurs ravis, le tout en quelques mois de travail.

Comment a-t-elle fait ?

Comment est venue l’envie d’écrire votre histoire familiale ?

Nathalie : L’approche de notre 4cousinade familiale m’a donné des ailes, avec une idée un peu folle : celle de retracer, sous forme de livre photo, l’ascendance et la descendance de mes grands-parents paternels.

Ce fut un succès, j’en ai vendu plus de 30 exemplaires. Et j’ai été piquée par le virus généalogique !

Quand j’ai fait ce livre, mon père m’a remis de nombreux documents : photos, lettres, articles de presse, etc. Comme je ne pouvais pas tous les mettre dans le livre photo, qui ne comportait qu’une trentaine de pages, je me suis jurée que je les classerais un jour.

Quelques années plus tard, j’ai commencé à m’atteler à ce travail et, très rapidement, j’ai pensé que ces trésors ne devaient pas retourner dans une armoire, que je devais les transmettre à ma famille. Le classeur d’archives est ainsi devenu un livre.

 

Avez-vous fait un plan avant de commencer à écrire ?

Le plan s’est imposé assez vite.

Je voulais commencer par mon premier aïeul patronymique connu (né vers 1610, sa maison alsacienne est encore habitée !) et j’avais découvert que mes deux grands-mères et mon grand-père paternel descendaient de ce même ancêtre. Le plan était donc tout tracé.

Il est chronologique et couvre la période 1610-2014. Un tome pour chaque branche et, à l’intérieur de ces trois tomes, quatre chapitres. Au total, mon livre se compose donc de 12 chapitres.

Le début et la fin de chaque chapitre correspondent souvent à la date de naissance ou de mariage d’un aïeul, ou d’une guerre – la dernière, en particulier.

En parallèle, pour que le lecteur ne se perde pas, j’ai réalisé un petit livret de taille A5 (64 pages) avec de nombreux mini-arbres généalogiques.

 

Combien de temps avez-vous mis pour écrire le 1er jet ? Pour combien de pages de texte ?

Il s’est passé 15 mois entre le moment où j’ai commencé et la première impression.

J’écrivais presque tous les jours, après le dîner. Les week-ends et les vacances étaient naturellement beaucoup plus productifs.

Mon premier jet devait faire environ 700 pages de texte en A4. Aujourd’hui, il compte plus de 1 400 pages, illustrations comprises.

 

Avez-vous beaucoup corrigé ensuite ?

Oh oui ! Je corrige encore aujourd’hui !

Dans un premier temps, j’ai demandé à un arrière-cousin de corriger les textes. Cet ancien professeur d’anglais à la retraite a aussi écrit la préface.

Puis, comme je trouvais sans cesse des informations et des archives précieuses sur mes aïeux (testaments, actes notariés, articles de presse), je me devais de les inclure.

Ils apportent beaucoup de saveur au livre, mais aussi des informations capitales qui ont souvent répondu à des questions que je me posais.

Pointilleuse, je corrige donc systématiquement, pour que mon livre soit le plus juste possible.

De plus, les nombreux lecteurs (oncles, cousins, etc.) m’apportaient très souvent des anecdotes ou des photos supplémentaires, qui, à mes yeux, ont aussi une valeur sentimentale importante. Donc, j’ajoutais…

Enfin, à chaque fois que je lis mon manuscrit, je trouve des erreurs de grammaire, de ponctuation ou de typographie. C’est sans fin ! Ce qui me rassure, c’est que dans les romans que je lis, même quand ils sont écrits par des académiciens, je trouve également quelques coquilles !

 

Sur quel logiciel avez-vous travaillé ?

Je travaille sur Word. Ce logiciel me convient, je l’utilise tous les jours au travail.

La police d’écriture et la mise en page de mon livre ne sont pas conventionnelles, mais j’assume. C’est mon côté artistique qui ressort.

Je ne voulais pas des polices d’écriture « bâton » comme Arial ou Verdana. J’ai choisi Calligraph421 BT, et c’est « en paysage » (NB : livre à l’horizontale) et sur deux colonnes que mon livre se lit !

J’ai également apporté un soin particulier à la typographie, comme les accents sur les majuscules ou les guillemets à la française (NB : les guillemets français sont ceux-ci : « » ; et voici les guillemets anglais : “ ”)

 

« Voici la couverture du chapitre 5. 
Pour tous les chapitres, j’ai fais un résumé au dos. »

 

Avez-vous diffusé votre livre ?
Sous quelle forme ? 

Le premier tirage a été « fait main » ! J’ai investi dans une imprimante laser couleur, puis j’ai relié moi-même avec des spirales. Pour un meilleur rendu, j’ai utilisé un papier glacé assez cher et épais.

Puis j’ai découvert un imprimeur sur le Net qui pratiquait des prix à peu près corrects.

Au vu des nombreuses pages, le prix de revient reste tout de même élevé, une vingtaine d’euros pour un chapitre. C’est pourquoi certains proches m’ont demandé la version en PDF.

En revanche, j’ai tout de même « vendu » mon ouvrage à une quinzaine de membres de la famille. Mais avant cela, je leur avais donné la première version à lire… Je ne voulais pas qu’ils investissent dans quelque chose qu’ils n’aimeraient pas !

Pour l’instant, mon ouvrage n’a pas été imprimé sous forme de livre.

 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées tout au long de cette expérience ? Comment les avez-vous surmontées ?

Le trait de caractère familial est : lorsqu’on commence quelque chose, on le termine ! C’est donc avec assiduité, mais surtout avec passion, que j’ai « travaillé » sur mon projet.

Dans ces cas-là, cependant, j’ai une « overdose » au bout d’un certain temps. Donc, j’arrête un très long moment, pour commencer ou reprendre un autre projet abandonné quelque temps plus tôt.

Ensuite et surtout, comme je n’ai pas fait d’études littéraires (j’ai un BEP et une formation d’aide-comptable), ma plume n’a rien à voir avec celle des écrivains, même amateurs.

Le plus dur, ce fut et c’est toujours la sacro-sainte concordance des temps. J’ai pris le parti d’utiliser le présent comme temps de narration.

J’emmène ainsi le lecteur dans le couloir du temps, au plus près de l’histoire. Néanmoins, ce choix est dur à respecter car, tôt ou tard, le passé refait surface sans que vous le vouliez.

Pour compenser mon manque de savoir-faire, j’ai d’abord mis l’accent sur le côté « dates », puisque, au départ, je voulais retranscrire mon arbre généalogique.

Ensuite sur les illustrations, et surtout, comme je suis amoureuse de ma région et de son patrimoine, j’ai décrit en long et en large des monuments, villages et traditions alsaciens.

Et pour mieux s’imaginer à quelle époque mes ancêtres vivaient, j’y ai ajouté les faits marquants de nos rois, empereurs, présidents, etc.

 

Que retirez-vous de cette aventure ?

Une très, très grande satisfaction.

Au début, j’avais peur de la réaction de mes proches : elle se prend pour qui, pour une écrivaine ? Mais avec tous les éloges que j’ai eus de la part des lecteurs, je suis assez fière de moi.

Pourtant, je reste très modeste, c’est un trait de caractère familial qui se transmet de génération en génération !

Car oui, cette aventure m’a aussi appris à connaître la générosité, la simplicité et la modestie de mes ancêtres, même si certains auraient pu se mettre en avant au regard de leur héroïsme ou de leur implication hors normes dans la vie communale et bien au-delà.

 

Quel conseil donneriez-vous aux lecteurs du blog ?

Lancez-vous, ça fait du bien au moral ! N’ayez pas peur des critiques de votre entourage !

Aujourd’hui, mon livre a fait le tour de ma famille et au-delà (amis, collègues), et à chaque fois j’ai les mêmes compliments.

22 réponses sur « Ecrire votre livre de famille : « Lancez-vous, ça fait du bien au moral ! » »

VIALETTESdit :

Bravo ! Superbe !
Félicitations de la part de quelqu’un qui est dans la même démarche que Nathalie mais qui n’est pas encore arrivé à la fin du parcours. Je me suis d’ailleurs tout à fait reconnu dans les difficultés rencontrées.
Bien cordialement.
Bernard V

J’espère que Nathalie lira votre message. Pensez à son témoignage si vous rencontrez des moments de doute, pour vous rappeler que vous pouvez y arriver !
Au plaisir, Bernard

Oui Bernard, l’auteure peut en témoigner, quand on à la passion, on se découvre des ressources qu’on ne soupçonnaient même pas !
Courage !

Céline Jollydit :

C’est formidable ! Ecrire l’histoire de ma famille fait partie de mes projets, mais j’hésite à me lancer et pour l’instant je ne fais qu’accumuler les témoignages et la documentation. Moi aussi, quand je parle d’écrire un livre, j’ai peur qu’on me demande pour qui je me prends. Le témoignage de Nathalie prouve que c’est possible et me donne encore plus envie de commencer. Merci !
Céline J.

Bienvenue, Céline !

La peur d’être jugé peut nous empêcher de nous accomplir, et c’est bien dommage. D’autant que l’on se trompe souvent sur ce que pensent les autres !

Alors oui, commencez petit à petit ! Plus on attend et plus on accumule, plus ça devient difficile. Comme Nathalie, vous pourrez continuer à enrichir votre livre.

Vialettesdit :

N’ayez pas peur Céline. Vous avez déjà toute la matière, il faut maintenant établir un plan. Mais avant tout, je vous conseille de vous procurer le livre d’Helene Soula (si vous ne l’avez pas déjà) qui vous aidera énormément pour vous organiser.
En tout cas, n’hésitez pas et ne vous occupez pas des avis des uns et des autres.
Bon courage.

Bernard.

Bravo ! Quelle persévérance pour couvrir une période aussi longue ! Des recherches à l’impression, en passant par l’écriture, on sent la passion ! J’aime beaucoup l’idée du livret composé d’extraits d’arbres généalogiques. C’est futé !

Oui ! L’idéal serait de le glisser dans une pochette collée à l’intérieur de la couverture, pour ne pas risquer de le perdre.

Merci pour ce partage dans lequel je me retrouve en de nombreux points.

J’espère que cela vous incite à poursuivre 🙂

Bonjour,
je suis admirative. J’ai très envie de me lancer depuis quelques années et j’accumule, dans ma tête et dans des boites et classeurs.
Je me demande toujours à quoi cela peut-il servir.
Je ne pense pas que la famille soit très réceptive.
Alors, un projet, une satisfaction personnelle??????
En tout cas, bravo!

Une satisfaction personnelle, c’est déjà énorme.

Et puis, soyez assurée que quelqu’un s’y intéressera un jour, peut-être dès la prochaine génération. Je le répète souvent mais j’en suis convaincue. Tant de personnes cherchent à connaître leur histoire familiale !
Imaginez que l’un de vos aïeux ait écrit un tel livre : vous l’auriez sans doute considéré comme un trésor 🙂

Je peux en témoigner. Certaines de mes cousines ont découvert des anecdotes sur leurs propres parents !
Certes, dans ma très grande famille (ma grand-mère était 23 fois mamie), certaines personnes n’ont pas été très réceptives à l’histoire familiale, en revanche d’autres ont dévoré mon ouvrage.
Alors n’hésitez pas à vous lancer.

Je crois que je vais me lancer. Une bonne résolution pour 2017. Elle sera tenue.

Bravo et haut les coeurs !

En effet, je serai ravie de trouver un tel ouvrage. Merci beaucoup.

Bonjour,
écrire l’histoire de ma famille ne m’est pas venu à l’esprit… ni celle d’écrire ma propre histoire. Par contre, j’ai entamé l’arbre (jusqu’à la 11e génération déjà pour une branche) et parfois j’installe un des aïeux inspire un personnage de mes nouvelles.
De même pour conter une anecdote de 1845 (« S’aider ou crever », La Piterne), j’avais l’image de mon père dans l’esprit pour faire parler le héros !
Je retiens tous les conseils d’organisation pour progresser.
Bonne journée, bonne année

Bonjour et bienvenue,
la réalité se mêle souvent à la fiction… Et de beaux sujets de nouvelles se trouvent sûrement dans votre arbre 🙂
Bonne année à vous

Bonsoir Hélène,

Merci pour tous les conseils reçus sur votre blog.
J ‘ai commencé à rassembler beaucoup de renseignements sur ma famille et celle de mon mari pour transmettre notre histoire familiale.

Seulement voilà hier j’ai eu un choc : un membre de la famille de mon mari a refusé tout net toute collaboration et même m’a incité à renoncer à mon projet (d’autres membres également). Je crains de faire des impairs. Pourtant je ne veux pas raconter de mauvaises choses…

Voulez-vous me donner un conseil ? Je voudrais vraiment transmettre à ma petit-fille l’histoire de sa famille…

Pourquoi ces personnes sont-elles gênées par votre projet ? Elles craignent peut-être confusément que vos écrits sortent de la famille ? ma recommandation : essayez de les faire s’exprimer sur ce qui coince et rassurez-les autant que possible sur vos intentions. Par ailleurs, votre mari peut-il vous soutenir ?
Bonne chance à vous, et tenez-moi au courant

Christelledit :

Bonjour,

Depuis quelques temps déjà, l’idée d’écrire sur ma famille, mes origines me trotte dans la tête. J’ai commencé un blog (privé) mais je vois bien que peu accrochent. J’avoue que c’est un peu décourageant.

Et puis j’ai découvert votre blog. Avec tous ses conseils judicieux, ses encouragements bienveillants qui nous font penser que tout est possible, qu’il suffit d’oser … Et pourquoi pas !

Pour l’heure j’en suis encore à grimper dans mon arbre, passant d’une branche à l’autre au gré de mon humeur et surtout de mon temps libre, m’attardant parfois un peu auprès d’un ancêtre qui m’émeut davantage.
Le stade de l’écriture est encore un peu prématuré, je pense. D’ici la fin de l’année je vais tenter d’étoffer les branches de la 7ème génération. Et puis, je verrai …

Grâce à vous, mon envie d’écrire évolue vers un projet d’écriture.
Un grand merci pour tout ce partage.

Bonjour Christelle,

votre commentaire me ravit 🙂

Oui, il suffit d’oser… et c’est parfois le plus difficile. Ecrire régulièrement (sur un blog ou autre) est une excellente initiative, à poursuivre. C’est justement ce qui permet de trouver sa voie/voix et de prendre confiance pour entamer un projet plus vaste.

Bonne suite de recherches et à bientôt !

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